Depuis de nombreuses années, les politiques visant à promouvoir le report modal et à réduire l’attractivité et l’emprise des transports individuels motorisés en ville se voient confrontées à une argumentation selon laquelle elles seraient particulièrement nuisibles pour les populations les plus précaires. Ces dernières seraient, en effet, plus dépendantes de la voiture et seraient davantage équipées de véhicules anciens et plus polluants. Or cette argumentation ne semble pas correspondre à plusieurs constatations quant au lien très fort unissant revenu et usage de la voiture, à Genève ou ailleurs. Dans ce contexte, le Canton de Genève a sollicité l'expertise de 6t-bureau de recherche pour l'accompagner dans l'analyse du lien entre la précarité et la mobilité automobile. Cette étude a consisté en l'analyse du lien entre le revenu et l’équipement en voiture et la pratique de mobilité automobile et son impact carbone, à Genève. En complément, il a été analysé le lien entre la localisation des ménages les plus précaires et l’exposition aux nuisances sonores et de polluants atmosphériques (NOX, PM10 et gaz à effet de serre CO2) dans le Canton. Pour réaliser sa mission, les données du Microrecensement Mobilité Transports 2015 (MRMT), les immatriculations des voitures à l'adresse et les nuisances du trafic automobile ont été exploitées. Les résultats de ce travail ont permis la formulation d'un certain nombre de mesures politiques spécifiques pouvant s'avérer bénéfiques tant du point de vue social que des objectifs de mobilité durable.