Permettant la réalisation de multiples activités du quotidien et l’accès à l’éducation, à l’emploi, aux loisirs, à la vie sociale et citoyenne, la mobilité apparaît intrinsèquement liée aux modes de vie individuels. Elle est également associée à un fort enjeu de durabilité, le secteur des transports étant responsable de près d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre en France. Dès lors, réduire l’impact environnemental des activités humaines dans le cadre d’une nécessaire stratégie bas carbone suppose de repenser en profondeur nos modes de vie et, partant, notre mobilité. Au niveau de la mobilité individuelle, si l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre passe notamment par un report modal depuis la voiture vers des modes alternatifs et concerne en premier lieu les adultes, il demeure crucial de s’intéresser également à la mobilité des enfants. En effet, il importe d’autant plus de réfléchir à la mobilité des plus jeunes et à ses déterminants que les enfants et adolescents d’aujourd’hui sont les adultes de demain : il s’agit dès lors de favoriser l’adoption de pratiques de mobilité durables, dès le plus jeune âge. Précisons aussi que, l’accompagnement d’enfant(s) étant souvent intégré dans la chaîne de déplacement des parents, le mode privilégié pour cet accompagnement demeure souvent le mode utilisé pour le reste des activités de la journée. Agir sur la mobilité enfantine peut alors être un levier pour favoriser le report modal des parents. La mobilité des jeunes représente également un enjeu majeur de santé publique : alors que le surpoids et l’obésité infantile sont en constante augmentation en France depuis plusieurs années , l’usage des modes actifs, en contribuant au maintien d’une activité physique régulière, représente un levier intéressant pour l’amélioration de la santé des plus jeunes. Les pratiques de mobilité des jeunes apparaissent comme la résultante de dynamiques complexes, au croisement des enjeux de socialisation, de genre, des craintes parentales, de l'usage des nouvelles technologies, de la structure territoriale.
Favoriser l’adoption et l’ancrage de pratiques de mobilité durable chez les plus jeunes par la mise en place de politiques de mobilité ad hoc nécessite donc une connaissance fine des pratiques de mobilité des enfants et adolescents en France, et une compréhension en profondeur de leurs déterminants. Alors que la mobilité des adultes est largement étudiée, il existe encore trop peu de données récentes et précises sur celle des plus jeunes.
Dans ce cadre, 6t-bureau de recherche accompagne l’ADEME dans la connaissance et la compréhension des pratiques de mobilité des enfants de la maternelle au lycée en France (métropolitaine et ultra-marine). Pour cela, il s’agit tout d'abord de procéder à un état des lieux des données disponibles sur le sujet, puis de collecter de nouvelles données, via une vaste enquête quantitative par questionnaire.