Tribunes

6t participe à la rédaction de tribunes

Explorez les tribunes de 6t, où nos experts partagent leurs analyses et réflexions sur les enjeux de la mobilité et des modes de vie. À travers ces prises de position, nous contribuons aux débats publics et apportons un éclairage original sur les transformations urbaines.

JOP 2024 : la victoire des petits pas

Durant les Jeux Olympiques de 2024 à Paris, la marche est devenue le mode de déplacement prédominant pour les Franciliens, surpassant les transports en commun et la voiture, en raison de l'affluence et des restrictions de circulation. Selon une enquête de 6t-bureau de recherche, bien que la majorité des résidents aient maintenu leurs habitudes, beaucoup ont réduit leurs déplacements. Notamment, 5 % des personnes ont opté pour le vélo durant cet événement, illustrant un ajustement significatif dans les modes de transport locaux sans impacter notablement le télétravail ou les migrations estivales.

Cars Macron cherchent gares routières accueillantes : Un enjeu pour les collectivités locales

En 2015, la « Loi Macron » a libéralisé le marché du transport interurbain de voyageurs en France, ouvrant la voie à des opérateurs privés pour offrir des trajets longue distance en car. Couramment appelés « cars Macron », les Services Librement Organisés (SLO), présentés comme inclusifs et durables, ont rapidement séduit les usagers : entre 7,8 et 9,3 millions de passagers transportés en 2022, contre seulement 110 000 en 2016. Cependant, cette libéralisation a soulevé une question cruciale pour la qualité du service qui reste en suspens aujourd’hui : celle des arrêts et des gares routières.

Trottinettes electriques : entre innovation urbaine et enjeux de securite routiere

Depuis les années 2000, les trottinettes sont passées de jouets à un mode de transport urbain à part entière grâce à leur électrification et mise en libre-service, symbolisant la micromobilité. Toutefois, leur intégration pose des défis, notamment en sécurité routière et aménagement urbain, conduisant à l'interdiction des trottinettes en libre-service à Paris en septembre 2023. L'Enquête nationale trottinettes 2023, réalisée par 6t-bureau de recherche, explore ces enjeux et évalue l'impact de cette décision.

Pour concurrencer la voiture sur les déplacements interurbains, les correspondances en modes collectifs doivent passer de la coupure à la couture

Une étude de l'UFC-Que Choisir critique la ponctualité des TER, et la SNCF limite les bagages dans certains trains, soulignant les défis de qualité du service ferroviaire interurbain. En parallèle, malgré les risques d'embouteillages et les restrictions de bagages, la voiture personnelle reste largement privilégiée pour les voyages interurbains, favorisée par la baisse des prix du carburant et la hausse des tarifs de train. Cette situation accentue le besoin d'améliorer l'attractivité des transports collectifs pour réduire les émissions de GES et diminuer la dépendance à la voiture.

Vacances d’été : Sous le soleil différemment – quand le réchauffement climatique recompose le paysage touristique

Avec la hausse des températures, le choix des destinations touristiques évolue. Les grands sites vont devoir s’adapter aux nouvelles pratiques des vacanciers. C’est aussi l’occasion de développer de nouvelles formes de tourisme plus durables.

Fortes chaleurs : entre raz-de-marée automobile et paralysie des déplacements

Les jours de canicule, sept personnes sur dix modifient leurs pratiques de déplacements et la voiture apparaît alors comme le mode privilégié. D’où la nécessité de mettre en place de nouvelles politiques de mobilité et de mieux adapter les transports publics au dérèglement climatique.

Horaires de travail atypiques et ZFE : décaler les horaires décalés

Depuis la loi d'orientation des mobilités de 2019, les métropoles et bientôt les agglomérations de plus de 150 000 habitants doivent instaurer des zones à faibles émissions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, un enjeu qui soulève des questions d'équité, surtout pour les travailleurs aux horaires atypiques confrontés à des défis spécifiques.

Est-il nécessairement impopulaire de réduire la place de la voiture ?

Face à l’urgence climatique et à la nécessité de repenser notre mobilité, les mesures de restriction visant la place de la voiture individuelle suscitent débats et controverses. Entre impératifs environnementaux, besoins de déplacement et enjeux sociaux, ces mesures sont généralement considérées comme mal acceptées par la population. Pourtant, la situation est plus nuancée : l’équilibre entre les besoins individuels de mobilité et la restriction de la place de la voiture peut être trouvé.

Construire une cohabitation apaisée entre les modes

L’essor d’aménagements et politiques en faveur des modes actifs soulèvent la question du partage de l’espace public notamment entre piétons et cyclistes. Au lieu de créer des espaces séparés pour chaque mode comment peut-on mieux aménager et gérer l’espace public pour une cohabitation apaisée ? Avancer au même pas, apprendre à vivre ensemble et jouer le jeux – les clés pour une cohabitation apaisée.

Les transports en commun au défi du vieillissement de la population

Le vieillissement de la population implique des changements spatiaux et temporels dans les comportements de mobilité qui peuvent se révéler à double tranchant pour les transports en commun. Une compréhension fine de ces changements permet d’imaginer des solutions pour assurer que les réseaux ne subissent pas de baisse de fréquentation et continuent de jouer leur rôle de solution de mobilité pour le plus large public.

Réduction des émissions de la mobilité quotidienne : entre concept de « ville du quart d’heure » et réalités territoriales

Longtemps oubliée des actions en faveur de la mobilité durable, la réduction des distances parcourues au quotidien est un objectif fort pour réduire les émissions. Si le concept de « ville du quart d’heure » a remis ce sujet au cœur des politiques de mobilité, il a le défaut d’être difficile à mettre en œuvre. À travers l’exemple de la métropole Aix-Marseille-Provence, nous proposons une analyse territoriale qui met en lumière la complexité de concrétiser cette ambition et l’importance d’adapter les stratégies en fonction des spécificités locales.

Pratiques d’accompagnement : pourquoi on ne doit pas s’arrêter à la mobilité

Les déplacements sont souvent contraints. En particulier lors des accompagnements d’enfants. Or, ces moments permettent de transmettre de bonnes habitudes. D’où l’intérêt de favoriser des pratiques durables, qui ne portent pas seulement sur la mobilité mais aussi notamment sur les questions organisationnelles.

Un ticket unique, oui, mais pour quoi faire ?

En février 2023, à l’issue d’un hackathon portant sur le « titre de transport de demain », le ministre des Transports Clément Beaune a annoncé la mise en place d’un ticket unique d’ici 2 ans en France. Ce projet vise à développer un unique support pour emprunter l’ensemble des réseaux de transport du pays. L'unification et l'interopérabilité des titres de transport à l’échelle nationale rendraient les actes d’achats plus simples, ponctuels, permettant de se rapprocher d’une mobilité dite « sans couture ». Au-delà de la question du support, ce titre unique oublie toutefois les problématiques d’accès à l’information et de tarification, autant de leviers et freins à l’usage des transports en commun à prendre en compte pour favoriser leur utilisation.

Se déplacer dans un monde de plus en plus chaud : Sans adaptation pas d’atténuation

Si le rôle de la mobilité dans le changement climatique fait la Une depuis plusieurs décennies, la question inverse commence tout juste à interpeler les pouvoirs publics. La hausse de la fréquence des événements extrêmes risque-t-elle de ralentir la transition écologique, en affectant les infrastructures nécessaires à cette transition ? Dans un contexte où nous comptons sur le rail, les modes actifs et les véhicules électriques pour réduire nos émissions de GES, leur vulnérabilité au changement climatique interpelle.

La mobilité touristique, un levier de mobilité durable

Le temps des voyages polluants à l’autre bout du monde est-il révolu ? Une vision plus durable du tourisme se développe autour du thème de la mobilité : prendre le train plutôt que l’avion, partir moins loin, et même renoncer à la voiture individuelle en vacances, pourtant garante d’autonomie. Les acteurs du tourisme s’emparent largement de cette prise de conscience en développant des offres plus vertes et moins polluantes. Quelle est l’opportunité de ce mouvement dans le champ des mobilités ?

Améliorer la mobilité des personnes handicapées : comment apporter une réponse globale à des besoins pluriels ?

Le droit à la mobilité ne va pas de soi, surtout pour les publics vulnérables. Le transport à la demande constitue une solution pragmatique mais limitée. D’autres acteurs notamment privés peuvent apporter leur pierre. D’où l’importance d’une vision globale pour éviter une offre fragmentée.

L’efficacité des ZFE menacée par un blocage sur le marché automobile

La mise en place des Zones à faibles émissions (ZFE) incite les automobilistes à renouveler leur véhicule pour pouvoir continuer à circuler en ville. Au-delà des conséquences financières pour les ménages, le lancement des ZFE doit aussi conduire la filière automobile à s’adapter pour fournir des véhicules mais aussi des services. Reste à savoir si elle saura le faire à temps.

Le e-commerce alimentaire : une pratique moins disruptive qu’il n’y paraît

Le e-commerce alimentaire, c’est-à-dire la livraison à domicile de courses commandées en ligne, a connu un bouleversement à partir 2020. De nouveaux acteurs offrant des délais ultra rapides sont apparus : le quick-commerce. Il est désormais possible de recevoir ses courses une dizaine de minutes après les avoir commandées. Ces opérateurs garantissent aux urbains pressés de supprimer le fardeau des courses alimentaires et de satisfaire leurs besoins façon presque immédiate. Une enquête inédite réalisée par 6t bureau de recherche sur le e-commerce alimentaire (décembre 2022) permet de décrypter ce phénomène.

Autopartage, et si on passait la seconde ?

En 2022, les différentes offres de services d’autopartage ne parviennent toujours pas à s’ancrer comme un outil de mobilité durable massif à l’échelle nationale. La faible diversification des profils d’usagers, les enjeux de diffusion de cette offre dans les territoires ainsi que le faible volume d’offre existante explique en partie ce constat. Il s’agit toutefois d’autant de leviers pour favoriser son développement dans les années à venir.

Avec WeWard : un petit pas pour vous, un pas de géant pour les nudges

WeWard, une start-up utilisant le concept de "nudge" pour inciter à la marche, a augmenté l'activité physique de ses utilisateurs en gamifiant la marche, ce qui a remplacé une partie significative des déplacements en voiture, selon une étude du 6t-Bureau de Recherche. L'application a conduit à une réduction de l'usage de la voiture de 530 mètres par jour par utilisateur, contribuant à une économie annuelle de plus de 220 000 tonnes de CO2 en France.

Automatiser pour décarbonner - ou comment justifier le véhicule autonome ?

L'analyse aborde les répercussions de la pandémie sur la mobilité et l'innovation dans les transports, en mettant en avant l'importance cruciale des transports en commun pour la décarbonation et l'impact significatif du télétravail sur les déplacements habituels. Elle discute également de l'expérimentation des véhicules autonomes, soulignant les divergences d'objectifs entre constructeurs, opérateurs de transport et collectivités locales, et l'importance de développer des services de mobilité innovants pour assurer le succès de ces nouvelles technologies.

Crise sanitaire et voyages longue distance : et si l’avion redécollait dans le monde d’après ?

La pandémie de COVID-19 a profondément modifié les pratiques de déplacement, réduisant les voyages longue distance et influant sur les choix de modes de transport en raison de mesures sanitaires et d'une perception de risque accru. Le bureau de recherche 6t a étudié ces impacts à travers des entretiens, révélant des adaptations et des résistances vers un retour aux pratiques antérieures malgré une prise de conscience environnementale.

Et si le véhicule électrique remettait en cause notre système fiscal ?

En 2021, la vente de véhicules électriques en France a augmenté rapidement, avec plus de 160 000 immatriculations, représentant près de 10% des ventes totales, soit une hausse de 200% par rapport à l'année précédente. La France vise à avoir trois millions de véhicules électriques et 1,8 million de véhicules hybrides rechargeables en circulation d'ici 2028. Des aides sont offertes pour l'achat de ces véhicules et l'installation de bornes de recharge. Cependant, cet essor pourrait réduire les recettes fiscales tirées des taxes sur les carburants, importantes pour le budget de l'État, sans qu'un coût précis pour le soutien public à l'électromobilité ne soit encore établi.

Inclusivité : la dernière roue du MaaS ?

L’essor du MaaS porte de nombreux espoirs d’une mobilité plus fluide et plus durable. Mais fluide et durable pour qui ? Cette tribune interroge les enjeux sociaux soulevés par le développement du MaaS, la digitalisation et la dématérialisation des services de transport.

Le financement du véhicule électrique : un défi pour notre système fiscal

En 2020, la France a enregistré une forte hausse des ventes de véhicules électriques et hybrides rechargeables, avec 195 000 immatriculations. La Programmation Pluriannuelle de l'Énergie vise des millions de ces véhicules d'ici 2028. Cependant, le coût des batteries et le développement des infrastructures de recharge restent des défis majeurs. Des aides sont offertes pour l'achat de véhicules et pour l'installation de bornes, mais l'augmentation des véhicules électriques pourrait aussi réduire les recettes fiscales des taxes sur les carburants.

Batteries électriques : derrière la technique, la politique

Le développement de la mobilité électrique en France progresse rapidement, avec environ 240 000 véhicules électriques déjà en circulation, représentant 1% du parc total. Selon la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC), les ventes de voitures électriques devraient représenter 35% des ventes totales d'ici 2030. Pour que les véhicules électriques soient économiquement compétitifs par rapport aux véhicules thermiques sans subvention, le coût des batteries doit diminuer. Actuellement, le coût est de 130 $/kWh, mais il devrait atteindre 100 $/kWh pour que la parité soit réalisée. Malgré des prédictions optimistes sur les baisses de prix dues aux économies d'échelle, une analyse plus détaillée montre que cette évolution dépend fortement des politiques publiques en matière de mobilité.

Les zones à faibles émissions : politique nationale, opportunité et casse-tête local

Les Zones à Faible Émission (ZFE) constituent un levier de la politique nationale de baisse des émissions de polluants. Elles interdisent la circulation de certains véhicules considérés comme polluants dans un périmètre, en se basant sur les vignettes Crit’Air. Les ZFE sont mises en œuvre par les Métropoles, qui doivent composer avec cette nouvelle réalité et répondre aux exigences du gouvernement, tout en s’assurant de leurs cohérences et de leurs acceptabilités au niveau local. Le tout avec un calendrier plutôt serré.

Cyclo-logistique : A quelles conditions d’emploi réduire l’impact environnemental du commerce en ligne ?

Bonne idée, pour la logistique du dernier kilomètre, de recourir à des vélos-cargos afin de réduire l’impact environnemental de la livraison. Mais cela impose de développer des micro-hubs logistiques. Et va se traduire par une organisation plus intensive en main-d’œuvre. Encore faudra-t-il que le mode de livraison durable ne finisse pas par reposer sur des personnes précarisées et sans sécurité d’emploi.

Livreurs de plateformes : des professionnels mobiles fragilisés par la crise

L'arrivée des VTC en France a ouvert la voie à un autre service urbain "ubérisé" : la livraison instantanée de repas via des plateformes comme Uber Eats et Deliveroo. Ces services, développés à partir de 2015-2016, offrent commodité et rapidité, permettant aux utilisateurs de grandes villes de commander facilement des repas depuis chez eux. Cependant, ce système repose sur le travail souvent précaire de milliers de coursiers, majoritairement jeunes, masculins et peu diplômés, qui naviguent en vélo ou scooter pour connecter physiquement restaurants et clients. Une enquête réalisée par 6t-bureau de recherche pour l'Université Gustave Eiffel en 2021 montre que la crise du COVID-19 a doublé la proportion d'étudiants devenant livreurs, cherchant à compenser la perte d'autres emplois occasionnels. La crise a également intensifié la concurrence entre livreurs, diminuant pour beaucoup le volume d'activité et les revenus, tout en détériorant leurs conditions de travail.

Et si le futur du MaaS était déjà écrit ?

On a vu dans le MaaS une sorte d’Eldorado technologique de la mobilité durable... Mais l’information aux voyageurs est devenue un nouveau standard pour tous les moyens de transport. Le MaaS permet aux transports en commun, à la marche ou au vélo de rester dans la course face à l’automobile. Pas de faire la différence. Là où le MaaS pourrait se développer, c’est en permettant aux plate-formes privées d’offrir des services de mobilité de toute sorte, comme le fait dès maintenant Uber. Avec des effets environnementaux et sociaux très contestables.

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