Comment les comportements de mobilité des usagers d'Autolib' évoluent-ils avec le temps ? [Panel 6t]

5/12/2014
Les auteurs de cet article
Nicolas Louvet
Fondateur et Directeur
AutolibStation

Contexte

Fort de ses 69 010 abonnés actifs, de ses 2 832 voitures et de ses 875 stations1, le service d’Autolib’ a donné une grande visibilité médiatique à l’autopartage en France, et ce malgré la relative jeunesse du service qui a tout juste trois ans.

Un an après la première grande enquête indépendante sur l’impact de ce service d’autopartage en trace directe, le bureau de recherche 6t a voulu analyser l’évolution des comportements de mobilité des usagers d’Autolib’ en réinterrogeant ceux qui avaient participé à l’étude.

Pourquoi un panel de suivi ?

La pratique de l’autopartage peut mettre un certain temps à produire des effets sur la mobilité des usagers, à mesure que ceux-ci gagnent en expérience du service.

L’ objectif d’un panel de suivi est justement de comprendre les évolutions des comportements et d’identifier les facteurs de changements par une analyse continue dans le temps des mêmes individus.

Avec le temps, les utilisateurs d’Autolib’ :

  • Ont-ils changé leur manière d’utiliser le service ?
  • Utilisent-ils différemment les autres modes alternatifs à la voiture particulière ?
  • Utilisent-ils plus ou moins la voiture particulière ?
  • Voient-ils toujours les mêmes avantages et les mêmes inconvénients au service ?
Panelenchiffre
Principaux résultats

Avec le temps, l’usager d’Autolib’ :

  • maintient un usage plus faible de la voiture
  • redécouvre les autres modes alternatifs à la voiture particulière qu’il avait largement abandonnés au moment de son inscription au service.

Par contre, Autolib’ semble redonner goût à la voiture particulière pour les abonnés qui en ont conservé une. Les autolibeurs motorisés déclarent une fréquence d’usage de la voiture particulière supérieure à celle qu’ils avaient avant d’être abonnés (68% déclarent l’utiliser au moins une fois par semaine contre 57 % avant d’être inscrits).

L’offre ne suffit donc pas à changer les comportements. Quand l’alternative existe, il faut aussi de la contrainte à l’usage de la voiture particulière. Une contrainte qui doit être assumée et portée par la collectivité publique.

crédit photo: 6t-bureau de recherche