L’accessibilité des commerces en ville de Genève comprend des enjeux importants qui demandent des constats chiffrés clairs.
Plusieurs enjeux particulièrement prégnants se croisent à propos de l’activité commerciale en ville de Genève et son accessibilité : attractivité des commerces et des services, accessibilité multimodale, qualité de vie en ville, image de marque et marketing, aménagement de l’espace public, concurrence du commerce en ligne, tourisme, adaptation au changement climatique et bien sûr l’indispensable transition écologique. Afin que les décisions puissent se baser sur des évidences et des chiffres, la ville de Genève a mandaté 6t-bureau de recherche pour réaliser cette étude.
Cette étude a trois objectifs principaux :
Pour répondre à ces objectifs, trois sources de données ont été mises en dialogue :
Les données du MRMT
La logique de proximité confirmée : 78% des client·e·s interrogé·e·s habitent la ville de Genève, et 93% viennent du canton de Genève.
La marche représente 46% des déplacements des client·e·s, suivi par les transports en communs avec 32%. La voiture et le vélo sont chacun utilisé par 10% d’entre eux.
L’enquête in-situ auprès des client·e·s
Les usager·ère·s de la voiture sont plutôt des hommes et plutôt actifs. Aucun·e répondant·e n’a déclaré avoir une mobilité réduite. Le volume d’achat n’est pas étroitement lié à l’utilisation de la voiture. L’usage de ce mode est surtout motivé par le gain de temps et la flexibilité. Les usager·ère·s de la voiture ont des prédispositions à utiliser d’autres modes. En effet, 63% se disent « favorables »ou « plutôt favorables » à utiliser les transports en commun. 51% seraient également favorables à marcher.
Les piéton·ne·s dépensent un peu moins à chaque visite que les automobilistes, mais leur fréquence de visite est la plus élevée. Le montant théorique moyen dépensé par mois par les piéton·ne·s dépasse celui des personnes utilisant d’autres modes.
Les client·e·s sont dans l’ensemble très favorables aux mesures visant à augmenter la place dédiée aux piétons, aux cyclistes et à l’amélioration de l’offre de transports en commun. Les avis sont cependant plus partagé sur une piétonnisation totale des rues. La réduction de la vitesse de circulation automobile mais aussi les mesures visant à faciliter la circulation automobile et le stationnement font face à des avis plutôt défavorables
L’enquête en ligne auprès des commerçant·e·s
Les commerçant·e·s surestiment la part de leurs client·e·s utilisant la voiture et sous-estiment celle de la marche. Ces résultats convergent avec des études similaires relevant l’invisibilité du piéton face à la visibilité de la voiture, des automobilistes qui se plaignent davantage et des commerçant·e·s qui sont eux-mêmes plus souvent des automobilistes.
Contrairement aux client·e·s, les commerçant·e·s ayant répondu expriment des opinions largement favorables à une amélioration de la circulation et du stationnement automobile. Sont également exprimés des avis assez défavorables à la piétonnisation sur l’offre plus importante pour cyclistes et piétons. De manière générale, la cohabitation difficile entre les piétons et les cyclistes est également soulevée. Les commerçant·e·s expriment également une insatisfaction marquée sur le sujet des places de livraison souvent occupées.