Enquête sur les pratiques sportives de la population du canton de Genève

21/2/2025
Les auteurs de cet article
Raphaël Jud
Chargé d'études et de recherche

Les pratiques sportives des Genevois·es sous la loupe : des enseignements-clés

Sur mandat du Département de la cohésion sociale (DCS) du Canton de Genève, et en collaboration avec l'Observatoire du sport populaire et MIS Trend, 6t-Bureau de recherche a mené cette large enquête sur les pratiques sportives de la population du canton de Genève.

La poursuite du "boom" du sport !

Une hausse de 12 % des personnes actives est observée entre 2014 et 2024, avec désormais 66 % des Genevois·es pratiquant au moins 2 h de sport par semaine – un seuil conforme aux recommandations de l’OMS. Parallèlement, la part des personnes ne pratiquant jamais d’activité sportive a chuté de 25 %, signe d’une dynamique positive sur l’ensemble du territoire.

Quelles pratiques sportives sont privilégiées ?

La randonnée demeure le sport favori, pratiquée par 50 % de la population, suivie de près par la natation et la course à pied, qui séduisent près de 30 % des Genevois·es. Par ailleurs, le walking, le yoga et pilates, le fitness et la course à pied affichent les plus fortes progressions sur la dernière décennie, tandis que le ski et le cyclisme enregistrent un recul notable.

Une place importante des pratiques sportives individuelles et autonomes, mais un sport associatif bien en place

L’essor des pratiques sportives individuelles permet de concilier plus facilement activité physique et contraintes professionnelles ou familiales. Cependant, le sport associatif conserve un socle solide, essentiel pour favoriser l’engagement, l’apprentissage et renforcer le tissu social.

La pratique sportive motivée par la santé et le bien-être

Les principales motivations restent les bienfaits sur la santé, le maintien de la mobilité quotidienne et le plaisir de bouger. Les bénéfices pour la santé physique et mentale sont largement mis en avant, tandis que les aspects compétitifs et les sensations semblent être importants.

Le temps, l'argent et l'accessibilité aux infrastructures comme principaux freins

Le manque de temps demeure le principal obstacle à la pratique sportive. Les horaires des infrastructures et les coûts sont également des freins relevés par la moitié des répondant·e·s. Les coûts associés à l'accès aux infrastructures est celui qui mène le plus de renoncement à pratiquer des activités sportives.

Des pratiques sportives à l'extérieur (des infrastructures)

Une part importante des activités se déroule en extérieur ou à domicile. Près de 70 % des pratiques sportives se font sans nécessiter d’infrastructures spécifiques, soulignant l’importance de disposer d’espaces polyvalents et accessibles en milieu urbain comme en zone périphérique.

Un rôle crucial des modes de déplacement dans l'accès aux infrastructures sportives

Près de la moitié des déplacements vers des infrastructures sportives (43%) se fait par des modes de déplacement actifs (marche, vélo, trottinette), un tiers (32%) avec des transports individuels motorisés, et un quart (25%) via les transports publics. Toutefois, pour certaines disciplines telles que le football, le hockey, l’escalade ou le golf, l'utilisation de la voiture reste conséquente. Ce recours à l'automobile s'explique notamment par la localisation périphérique de certaines installations sportives et par la nécessité de transporter un équipement spécifique, illustrant ainsi la diversité des besoins en mobilité selon les pratiques sportives.

Face aux défis identifiés, les recommandations s’orientent vers une adaptation des politiques publiques. Parmi les pistes proposées figurent le soutien aux pratiques individuelles par des aides financières, l’ajustement des horaires d’ouverture des infrastructures et le développement de nouveaux espaces sportifs en libre accès. Par ailleurs, une meilleure intégration du sport dans les politiques d’aménagement urbain et de mobilité contribuera à renforcer le lien social et à encourager une pratique plus inclusive et durable.