Dans un contexte où le sport s'impose de plus en plus comme une composante importante de nos modes de vie et comme un vecteur essentiel de bien-être et de cohésion sociale, cette enquête visait à dresser un état des lieux précis des pratiques sportives au sein du canton de Genève. Réalisée sous mandat du Département de la Cohésion Sociale et conduite par l’Observatoire du Sport Populaire en collaboration avec 6t-bureau de recherche, l'étude cherchait à éclairer les dynamiques locales pour mieux orienter les politiques publiques.
Le dernier zoom sur les pratiques sportives effectué à l’échelle du canton de Genève datait de 2014 (Sport Suisse 2014). À travers cette nouvelle enquête dont il était cette fois seul mandant, le Canton souhaitait mettre à jour les informations dont il disposait sur les pratiques sportives de ses habitant·es, mais également, pour une première fois, pouvoir approfondir certains aspects des spécificités genevoises, notamment territoriales.
L’objectif principal était d’identifier et de comprendre les habitudes sportives des Genevois·es en se concentrant sur plusieurs dimensions clés :
Pour répondre à ces objectifs, une enquête en ligne a été menée par l’institut MIS Trend auprès de1'054 habitant·es du canton de Genève, constituant un échantillon représentatif en termes d’âge, de genre et de répartition territoriale. Le questionnaire, structuré en cinq parties – données personnelles, pratiques sportives, horaires et lieux de pratique, motivations et obstacles, ainsi que des questions complémentaires sur le niveau de formation et de revenu – a permis de recueillir des informations détaillées sur les comportements et les contextes sportifs. Un redressement pondéré a ensuite été appliqué pour garantir la précision et la représentativité des analyses, offrant ainsi une base solide pour orienter les futures politiques publiques.
La poursuite du "boom" du sport !
Une hausse de 12 % des personnes actives est observée entre 2014 et 2024, avec désormais 66 % des Genevois·es pratiquant au moins 2 h de sport par semaine – un seuil conforme aux recommandations de l’OMS. Parallèlement, la part des personnes ne pratiquant jamais d’activité sportive a chuté de 25 %, signe d’une dynamique positive sur l’ensemble du territoire.
Quelles pratiques sportives sont privilégiées ?
La randonnée demeure le sport favori, pratiquée par 50 % de la population, suivie de près par la natation et la course à pied, qui séduisent près de 30 % des Genevois·es. Par ailleurs, le walking, le yoga et pilates, le fitness et la course à pied affichent les plus fortes progressions sur la dernière décennie, tandis que le ski et le cyclisme enregistrent un recul notable.
Une place importante des pratiques sportives individuelles et autonomes, mais un sport associatif bien en place
L’essor des pratiques sportives individuelles permet de concilier plus facilement activité physique et contraintes professionnelles ou familiales. Cependant, le sport associatif conserve un socle solide, essentiel pour favoriser l’engagement, l’apprentissage et renforcer le tissu social.
La pratique sportive motivée par la santé et le bien-être
Les principales motivations restent les bienfaits sur la santé, le maintien de la mobilité quotidienne et le plaisir de bouger. Les bénéfices pour la santé physique et mentale sont largement mis en avant, tandis que les aspects compétitifs et les sensations semblent être importants.
Le temps, l'argent et l'accessibilité aux infrastructures comme principaux freins
Le manque de temps demeure le principal obstacle à la pratique sportive. Les horaires des infrastructures et les coûts sont également des freins relevés par la moitié des répondant·e·s. Les coûts associés à l'accès aux infrastructures est celui qui mène le plus de renoncement à pratiquer des activités sportives.
Des pratiques sportives à l'extérieur (des infrastructures)
Une part importante des activités se déroule en extérieur ou à domicile. Près de 70 % des pratiques sportives se font sans nécessiter d’infrastructures spécifiques, soulignant l’importance de disposer d’espaces polyvalents et accessibles en milieu urbain comme en zone périphérique.
Un rôle crucial des modes de déplacement dans l'accès aux infrastructures sportives
Près de la moitié des déplacements vers des infrastructures sportives (43%) se fait par des modes de déplacement actifs (marche, vélo, trottinette), un tiers (32%) avec des transports individuels motorisés, et un quart (25%) via les transports publics. Toutefois, pour certaines disciplines telles que le football, le hockey, l’escalade ou le golf, l'utilisation de la voiture reste conséquente. Ce recours à l'automobile s'explique notamment par la localisation périphérique de certaines installations sportives et par la nécessité de transporter un équipement spécifique, illustrant ainsi la diversité des besoins en mobilité selon les pratiques sportives.
Cette étude a soulevé plusieurs enjeux en matière de politiques publiques adaptées :