Livre blanc de la mobilité en free-floating

8/11/2019
Les auteurs de cet article
Nicolas Louvet
Fondateur et Directeur
Marion Lagadic
Directrice scientifique
Camille Krier
Cheffe de projet

Une étude réalisée par 6t-bureau de recherche sur un co-financement 6t et ADEME

Contexte

Dans la lignée du développement de la mobilité partagée et de la diffusion du smartphone, de nouvelles offres de transport ont émergé : des véhicules en libre-service sans station, dits en « free-floating », que l’utilisateur peut prendre et restituer où il le souhaite au sein du périmètre couvert par le service, via une application dédiée. On parlera de VPFF pour véhicules partagés en free-floating.

En France, des vélos en free-floating sont d’abord apparus, dès la fin de l’année 2017. A partir de l’été 2018, ce sont les trottinettes électriques qui se sont multipliées dans les rues des grandes villes françaises, de manière plus rapide et massive encore que les vélos, ce qui a accru l’attention politique et médiatique accordée à ce phénomène. Si ces deux modes - vélo et trottinette - sont devenus symboliques de l’essor du free-floating, certains opérateurs proposaient déjà des scooters (électriques, essentiellement) ou de l’autopartage en free- floating.

Le free-floating offre aux utilisateurs flexibilité, liberté et praticité. Ils n’ont plus à subir les contraintes associées à la possession d’un véhicule personnel (vol, encombrement) et peuvent réaliser facilement des déplacements intermodaux. L’absence de station  permet aussi des trajets porte-à-porte. Opérés par des sociétés privées, les VPFF apparaissent pour la collectivité comme une offre de mobilité supplémentaire, sans investissement financier (du moins direct) de sa part.

Cependant, les VPFF ont rapidement suscité la polémique, leur présence dans l’espace public se révélant source d’externalités négatives, comme l’encombrement de l’espace public notamment.

Enjeux

Les diverses problématiques soulevées par la présence dans l’espace public de VPFF soulèvent ainsi l’enjeu de la régulation de ces offres privées par la puissance publique.

Cette étude vise alors à objectiver la façon dont les collectivités locales appréhendent aujourd’hui les services de véhicules partagés en free-floating et la façon dont elles les encadrent, afin de tirer le meilleur parti de la présence de ces flottes sur leur territoire. Pour assurer un équilibre optimal entre technologies, infrastructures, usages et politiques publiques, le défi nouveau posé par les offres privées en free-floating appelle une transition sociotechnique.

Méthodologie

État des lieux international des politiques publiques en matière de free-floating

Un recensement a montré la diversité des positions tenues par les acteurs publics au sujet de la problématique du free-floating, aussi bien en Europe et aux Etats-Unis qu’en Asie, où a émergé ce phénomène. Cela permet d’élargir la réflexion au-delà du seul contexte français, en prêtant toutefois attention à la réplicabilité des « bonnes pratiques » identifiées.

Enquête qualitative auprès des acteurs concernés en France : collectivités locales et opérateurs

1) Des entretiens semi-directifs ont été menés avec des responsables des questions de mobilité au sein des services techniques des collectivitéslocales dans une 20aine d’agglomérations :

  • des agglomérations disposant de services en free-floating au moment de l’enquête : Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nice, Strasbourg, Grenoble, Tours, Angers, Metz et Perpignan ;
  • des agglomérations n’en disposant plus : Lille, Nantes, Montpellier et Reims ;
  • des aggloméartions n’en ayant encore jamais disposé mais ayant été approchées par des sociétés proposant ces services : Rennes, Rouen et Orléans.

2) Des opérateurs de services de mobilité partagée en free-floating ont également été interrogés. Ces acteurs présentent des mécanismes d’arbitrage décisionnel très différents de ceux des collectivités. Des entretiens ont été menés avec des responsables de 7 sociétés proposant des vélos, des trottinettes, mais aussi des scooters et de l’autopartage en free- floating : Citiz, Share Now, Cityscoot, Pony bikes, JUMP, Dott, Lime.

3) Un entretien avec le cabinet Parallel Avocats a apporté un éclairage et une expertise sur les subtilités juridiques soulevées par le free-floating, d’autant plus que l’étude s’inscrit dans les débats autours de la LOM, non encore promulguée au moment de l’enquête.

Résultats

Afin d’offrir aux collectivités locales une méthodologie pour une meilleure gestion des VPFF, ce livre blanc présente :

  • Un état des lieux de l’offre de free-floating en France
  • La perception du free-floating par les collectivités locales
  • La typologie des actions entreprises par les pouvoirs publics
  • Le point de vue des opérateurs
  • Les outils d’aide à la décision pour les collectivités locales
  • Un exemple de bonnes pratiques

Pour télécharger le rapport (144 pages) et la synthèse :

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