Le télétravail est depuis de nombreuses années pointé comme une des pratiques permettant potentiellement de réduire les déplacements des actifs et, par conséquent diminuer considérablement les nuisances liées aux trajets domicile-travail. A ce titre, il est l’objet de politique publique depuis les années 1970, pourtant le double constat de son fort potentiel et de son absence de développement s’impose. Il y a un paradoxe entre les fortes attentes sociétales autour du télétravail et la faiblesse de sa pratique. Le confinement total ou partiel dû à la crise sanitaire remet en cause nos modes de vie dans un contexte d’augmentation générale de la mobilité, présentée comme nécessaire à l’insertion de l’individu dans la société. Nous avons ici l’occasion d’explorer d’autres organisations du quotidien et du travail.La collecte et l’analyse de données sur ce sujet a reposé sur une méthodologie élaborée par 6t - Bureau de Recherche; qui consiste en l’élaboration et la diffusion d’un questionnaire auto-administré en ligne sur un échantillon représentatif de la population cible, puis dans un travail de quantification de la mobilité des répondants (reconstruction des déplacements et des distances des différents profils d’actifs, selon le recours au télétravail ou non) et de qualification (évolution des modes utilisés, des stratégies de localisation des activités, etc.).Cette étude s’intéresse à la relation entre télétravail et mobilité où les caractéristiques des télétravailleurs et du télétravail en général sont détaillées avant de définir l’impact du confinement sur la pratique. Des « primo-télétravailleurs » sont donc identifiés selon leur recours quasi-inexistant au télétravail avant le confinement et selon leur expérience pendant la période. Ceux-ci étant enclin à continuer la pratique à l’avenir, l’étude montre que leur mobilité pourrait tendre à la baisse les jours de télétravail, comme c’est le cas pour les habitués du télétravail. Cette réduction de la mobilité est quantifiée à l’échelle de l’ensemble des actifs, puis de l’ensemble de la population et permet de déduire une éventuelle diminution des émissions de GES à l’avenir.