La Recherche; vise à explorer la palette des situations de fragilité des ménages face à la consommation énergétique en Ile-de-France. En liant l’habitat et les déplacements, nous faisons l’hypothèse que cette fragilité ne concerne pas que les ménages modestes, et qu’une partie de la population échappe aujourd’hui aux définitions usuelles de la précarité mais se retrouve « piégée » par des dépenses difficilement compressibles sauf à repenser sa localisation résidentielle. Il ne s’agit pas exclusivement de mesurer la fragilité via le taux d’effort énergétique mais de repérer également les situations de renoncements ou de captivité de ceux qui se chauffent mal et se déplacent peu.Notre Recherche; se compose de deux dimensions : une dimension quantitative et géographique complétée par une dimension qualitative et prospective pour mieux comprendre les comportements énergétiques des ménages identifiés.
Dans un premier temps, à partir des données de différentes bases (Enquête Nationale Logement, Recensemenet Générale de la Population , FILOCOM, Enquête Globale Transport), il s’agira de dresser une typologie des populations fragiles et de dégager les déterminants d’une vulnérabilité énergétique globale. Cette typologie sera cartographiée à plusieurs échelles, permettant de localiser les différents profils de ménages vulnérables. Les territoires seront caractérisés en fonction de leur probabilité à accueillir des ménages fragilisés par le budget qu’ils consacrent ou qu’ils devraient consacrer quotidiennement à se chauffer et/où à se déplacer. Ce travail cartographique sera ensuite complété par une approche géographique à grande échelle permettant de qualifier finement l’accessibilité des franciliens aux équipements, grâce à une base de données à l’adresse constituée par l’IAU-IDF.
Dans un second temps, à partir de cette typologie, une enquête qualitative sera réalisée sur la base d’entretiens en face à face et d’ateliers de scénarisation. Les entretiens permettront de décrire les stratégies actuelles des ménages et de définir leurs seuils de tolérance par rapport aux augmentations des prix de l’énergie ; les ateliers de scénarisation permettront de comprendre les capacités de changement des ménages selon leur « profil énergétique », et d’anticiper les risques de restrictions et de renoncements pour les plus fragiles.