Les déplacements d'accompagnement d'enfants ou de proches sont parmi les plus contraints. Ils sont régis par des contraintes extérieures fermes (horaires de l'école, des activités extrascolaires, de rendez-vous médicaux pour les parents âgés) et sont perçus comme peu compatibles avec certains modes de transport, notamment le vélo, voire les transports en commun. Ils constituent donc le "noyau dur" du report modal. La littérature suggère que ces déplacements sont déterminés à la fois par des facteurs objectifs (gestion d'un temps contraint, ressources des ménages) mais aussi par des déterminants subjectifs (normes et représentations associées à la parentalité). Peu d'études européennes permettent néanmoins de comprendre de manière fine les expériences vécues d'accompagnement, les stratégies de choix modal et d'organisation temporelle dans un contexte d'inégalités de genre et de classe, ainsi que les façons dont elles varient d'un pays à un autre (les pratiques d'accompagnement étant influencées à la fois par l'écosystème de mobilité et par le contexte social et culturel dans lequel elles s'inscrivent).
L'objectif de cette recherche est de mieux comprendre les déterminants objectifs et subjectifs du choix modal dans le cadre des déplacements d'accompagnement, en adoptant une échelle internationale pour réfléchir à la manière dont différents modèles culturels associés à cette mobilité d'accompagnement peuvent jouer sur le choix modal. Trois zones urbaines (ville-centre + périphérie) seront étudiées : Paris, Londres et Genève.