Enquête nationale sur l’autopartage - Edition 2019

12/12/2019
Les auteurs de cet article
Marion Lagadic
Directrice scientifique
Nicolas Louvet
Fondateur et Directeur

Une étude réalisée par 6t-bureau de recherche sur un cofinancement 6t et ADEME :Actualisation et étude de l’impact des services d’autopartage sur l’équipement des ménages et sur les kilomètres parcourus en voiture

Contexte

Publiées en 2012 et 2016, les deux premières éditions de l’Enquête Nationale sur l’Autopartage réalisées par 6t-bureau de recherche constituaient les premières études d’envergure sur les usagers, usages et impacts de l’autopartage en France.

Menées auprès d’au moins 2 000 usagers abonnés d’une vingtaine de services d’autopartage différents, ces enquêtes ont mis en évidence l’effet « déclencheur de multimodalité » de l’autopartage en boucle : l’autopartage permet aux habitants des villes de s’affranchir de la voiture individuelle, de découvrir et de s’approprier d’autres modes de déplacement.

Trois ans après la dernière enquête, l’autopartage joue-t-il encore le même rôle dans la mobilité urbaine ? Ses usagers sont-ils restés les mêmes ? Ses usages, ses impacts ont-ils évolué ?

Enjeux

Tout comme en 2012 et 2016, l’édition 2019 porte principalement sur l’autopartage en boucle. Elle vise deux objectifs :

  • mettre à jour les résultats de la précédente édition : les usagers, usages et impacts de l’autopartage ont- ils évolué entre 2016 et 2019 ?
  • affiner la compréhension des usagers, usages et impacts de l’autopartage : notamment, qui sont les usagers de l’autopartage ? Une fois abonnés à l’autopartage, leurs pratiques de déplacements évoluent-elles de la même manière ? Quels sont les usages et les impacts de l’autopartage entre particuliers et de l’autopartage en contexte professionnel ?

Méthodologie

Une enquête quantitative au cœur du dispositif méthodologique :

  • Cette étude repose essentiellement sur une enquête quantitative auprès d’usagers de l’autopartage en France.
  • L’enquête quantitative a permis de recueillir un total de 3 777 réponses d’usagers des services Citiz, Clem’, Modulauto, Communauto, Ubeeqo, et Getaround Connect, partout en France.
  • L’analyse se structure en trois parties : (i) une enquête «photographique», analysant les pratiques de 3309 usagers de Citiz, Clem’, Modulauto, Communauto et Ubeeqo ; (ii) une enquête longitudinale, portant sur 271 personnes ayant déjà participé à l’enquête de 2016 ; (iii) une enquête portant sur 467 usagers du service Getaround Connect (ex. Drivy Open).

Un état des lieux et état de l’art pour une vision complète de l’autopartage :

  • En amont de cette enquête quantitative, un état des lieux de l’autopartage en France et dans le monde a été établi. Il permet d’obtenir une vue exhaustive de la structure de l’offre et des types d’opérateurs par zone gépographique.
  • Une revue de la littérature scientifique a également étémenée de manière à recenser les résultats issus d’études tierces sur (i) les profils des utilisateurs de l’autopartage ; (ii) les modalités d’adoption et d’utilisation de l’autopartage ; (iii) les impacts de l’autopartage sur l’équipement automobile des ménages, les pratiques de mobilité et les kilomètres parcourus en voiture.

Principaux résultats

Dans le monde, il existe une majorité d'opérateurs locaux en B2C : 62% des opérateurs d'autopartage en B2C sont locaux, c'est-à-dire qu'ils sont implantés dans une unique aire urbaine.

En France, l'offre en boucle est plus étoffée et plus ancienne que celle en trace directe.

L'étude présente une typologie des autopartageurs enquêtés. Elle traduit une diversité d’usagers et de types d’adhésion aux services B2C. 50 % des autopartageurs enquêtés sont inscrits depuis moins de 2 ans, ce qui traduit le dynamisme des solutions d'autopartage.

Par rapport à 2016, la clientèle de ces services est toujours très spécifique : les utilisateurs sont plus souvent des hommes (55%), des actifs en situation d’emploi (81%), des cadres (61% des actifs), des urbains (75%) et des diplômés du supérieur (86%).

On observe une forte association entre usage ponctuel de l’autopartage et usage du vélo ou des transports en commun pour les besoins de mobilité quotidienne. En Ile-de-France, 52% des autopartageurs utilisent quotidiennement les transports en commun. Dans le reste de la France, 42% des autopartageurs utilisent chaque jour le vélo.

Les cas d’usage majoritaires sont ceux qui répondent au positionnement stratégique de l’autopartage : des locations de véhicules pour une courte durée pour circuler dans l’agglomération et pour des motifs non contraints (visite à des amis, sorties, achats, etc.).

L'autopartage a un fort impact sur la mobilité à l'échelle individuelle : on observe une réduction de l'usage de la voiture, ainsi que de sa possession. L’inscription à un service d’autopartage fait, en moyenne, varier fortement à la baisse l’utilisation de la voiture personnelle : -31% de jours d’utilisation. En outre, 68% des autopartageurs inscrits à titre personnel ont connu une expérience de démotorisation.

En revanche, à l'échelle de la mobilité des français dans son ensemble, l'impact de l'autopartage est marginal (service de niche pour le moment).L'étude présente les motivations à l'adhésion des autopartageurs–éviter les problèmes liés à l’entretien du véhicule, économies, caractère écologique…-, ainsi que les trois profils de déclenchement de l'adhésion.

L'étude offre des perspectives de développement du marché de l'autopartage, en vue de conquérir de nouveaux publics –jeunes retraités, populations moins aisées- et de nouveaux territoires. En effet, si 77,5% de la population française réside en zone urbaine, près de la moitié (48 %) réside en banlieue quand l’autre moitié (52 %) réside dans les villes-centres. Or aujourd’hui trois autopartageurs sur quatre résident en ville-centre. La banlieue constitue donc un territoire porteur pour l’autopartage, en termes de volume de population.

Pour télécharger le rapport (205 pages) et la synthèse :
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