Comprendre les choix et l’expérience des voyageurs en matière de déplacements interurbains

28/5/2019
Les auteurs de cet article
Camille Krier
Cheffe de projet
Nicolas Louvet
Fondateur et Directeur
Contexte

L'Autorité de la Qualité de Service dans les Transports a fait appel à 6t afin d'apporter des éclairages sur l’évolution des attentes des voyageurs et les spécificités de la mobilité interurbaine dans un contexte de foisonnement des offres (avion, trains, LGV, car SLO, covoiturage, location de voiture et autopartage). Quelles sont les attentes des voyageurs ayant recours aux nouvelles offres de transport interurbain ? Pour quelles raisons les voyageurs n’utilisent-ils pas ou plus certaines offres de transport ? Quelles sont les conditions d’utilisation, les améliorations attendues par les voyageurs en matière de qualité de service ?

Cette étude vise en particulier à :

  • Comprendre les déterminants des choix modaux en interurbain ;
  • Qualifier la perception de la qualité de service des différentes offres de mobilité interurbaine ;
  • Appréhender les ressorts de la qualité de service sur l’ensemble du parcours du voyageur

Méthodologie

La méthode qualitative a été mobilisée pour cette étude, de sorte à comprendre les usages, les logiques d’actions et les systèmes de contraintes, mais aussi à appréhender les perceptions, représentations et expériences vécues. 20 entretiens semi-directifs longs (de 45 minutes à 1h30) ont été réalisés pendant les mois de janvier et février 2018.

Grands enseignements de l'étude : assurer la complémentarité des différents modes de transport pour l’interurbain
  • Le train reste le mode privilégié : tous les répondants sont usagers du train, occasionnels ou réguliers. C’est le mode de prédilection pour les déplacements interurbains, et il bénéficie d’une bonne image auprès des usagers, qui le qualifient de confortable et de rapide. Lorsque celui-ci est jugé trop cher, ou lorsque l’état du réseau oblige des détours et changements trop pesants, ce mode est comparé est mis en concurrence avec les modes alternatifs : le car, l’avion, la voiture individuelle et le covoiturage. La mauvaise desserte en train pour les transversales est le frein principal à l’usage de ce mode. Les contraintes liées au retard et manque d’information, si elles agacent les usagers et érodent leur confiance en la SNCF, ne les découragent pas d’avoir de nouveau recours à ce mode.
  • Le car et le covoiturage : des freins à l’usage majeurs : Si le covoiturage reste très abordable et permet de rejoindre des territoires mal desservis par le train, l’impératif de convivialité associé à son usage décourage les non-usagers de l’utiliser. Le car est un mode de dernier recours. Ses usagers ne l’ont choisi que parce qu’ils n’avaient pas d’autres alternatives en cohérence avec leurs critères de choix (prix, origine/destination), et la majorité a jugé cette expérience peu agréable. Les trajets en cars sont critiqués pour leur longue durée et pour leur manque de confort. Dans les deux cas, ces modes sont préférés pour des trajets courts, ces contraintes (durée, confort, impératif de convivialité) étant perçues comme particulièrement pesantessur la durée.
  • L’avion : un usage marginal pour les trajets interurbains : Si les prix de l’avion et ceux du train se sont rapprochés, et si ce mode se démarque par sa rapidité, il reste un mode marginal pour les trajets interurbains en France. Les répondants déplorent les contraintes et délais associés aux contrôles de sécurité avant départ ainsi qu’à l’accès jusqu’à l’aéroport, souvent excentré.

Pour plus d'info

➡ Le rapport et sa synthèse sont librement téléchargeables sur le site de l'AQST