A partir d’une enquête auprès d’un échantillon de 2 000 personnes représentatif de la population française, 6t-bureau de recherche s’est intéressé aux aspirations et aux pratiques de mobilité des Français. Ce travail s’est notamment traduit par la construction de socio-types de la mobilité qui permettent de comprendre les choix qui président à l’utilisation des différents modes de transport.
Entre 2010 et 2015, les Français sont de moins en moins exclusifs d’un mode de transport. Cette tendance à la multimodalité est fortement marquée dans l’agglomération parisienne. En 2015, seulement 26 % des habitants de l’agglomération parisienne sont exclusifs d’un mode (8 % de la voiture et 19 % des transports en commun) et 27 % des habitants des agglomérations de plus de 100 000 habitants (22 % de la voiture et 6 % des transports en commun).
A la veille de l’ouverture de la COP21 à Paris, cette étude montre que les Français sont peu sensibles à la dimension environnementale ou écologique des modes de transport. Les adjectifs « polluant » ou « écologique » sont très peu cités spontanément pour qualifier la voiture, les transports en commun ou le vélo. Les « écologistes civiques » ne représentent que 4 % de l’échantillon.
Dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants et dans l’agglomération parisienne, la part des « comparateurs » est importante. Autrement dit, dès que l’offre alternative le permet, les habitants utilisent le mode de transport le plus efficace pour le déplacement qu’ils ont à réaliser. Ils sont donc moins dans un rapport passionné au mode de transport et davantage dans un rapport pragmatique.
>> Un succès des politiques de restrictions de l’usage de la voiture en ville
Parallèlement, la proportion d’« automobilistes contraints à l’usage des transports en commun » est forte, notamment dans l’agglomération parisienne où elle atteint 24 % des habitants. Ces habitants préfèreraient utiliser la voiture mais sont contraints à utiliser les transports en commun en raison de la congestion ou des difficultés de stationnement. Ces tendances montrent donc le succès des politiques de restriction de l’usage de la voiture dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants et dans l’agglomération parisienne.